• I solemnly swear that I'm up to no good

    Les deux garçons avançaient en trainant des pieds. Enfin, disons plutôt qu’ils trainaient des pieds, mais que c’était pour faire semblant, en réalité leur situation ne leur était pas désagréable. C’était familier, et puis assez drôle, en fait.

    — N’empêche, elle était particulièrement belle, celle-là, chuchota l’un d’eux.

    — Ouais, répondit l’autre. T’as vu la tête qu’a tirée Rogue ! C’était magnifique.

    — Taisez-vous, vous deux ! fulmina l’homme qui marchait devant eux.

    Il était pâle de peau, avait des yeux globuleux qui brillaient d’un mélange de colère et de joie. Il s’appelait Argus Rusard, et c’était le concierge de l’école. Les jumeaux Weasley passaient leur temps à essayer de l’éviter, mais ça ne marchait pas toujours. Comme ici, par exemple. Ils avaient fait exploser une Bombabouse dans un couloir menant aux cachots. L’odeur était affreuse, vraiment. Mais Rusard était arrivé à ce moment-là, et il avait intimé aux jumeaux de le suivre, les tirant par les oreilles s’ils ne marchaient pas assez vite.

    Finalement, le concierge ouvrit une porte. La pièce était basse de plafond, et sombre, faute de fenêtres. Les deux rouquins fronçaient toujours le nez de concert en sentant l’odeur de poissons frits qui régnait dans ce bureau. Contre trois des quatre murs, se trouvaient des étagères où étaient archivées les anciennes punitions infligées aux élèves –les Weasley le savaient, ils étaient en première année et avaient déjà remplie un quart d’une étagère à eux deux seuls-. Sur le quatrième mur, situé derrière le bureau du propriétaire des lieux, étaient accrochées chaînes et menottes merveilleusement bien lustrées. Tous les élèves de Poudlard savaient que Rusard rêvait que les anciennes punitions soient à nouveau applicables, à savoir par exemple pendre les élèves au plafond par les pieds.

    Il pondit tout un discours à Fred et George. Il les menaça de retenue, et puis même d’éventration. La routine, pour les jumeaux.

    Pendant que Rusard détaillait avec un ton joyeux comment il allait répandre leurs boyaux au soleil, Fred donna un coup de coude à George, et lui montra d’un signe de tête un tiroir sur lequel était écrit « Objets dangereux confisqués ». Un petit sourire malicieux se dessina sur le visage de ce dernier. Il fourra sa main dans sa poche, et saisit une autre Bombabouse. Il la jeta sous le bureau de Rusard, sauf que ce dernier l’avait vu faire. Tandis qu’un nuage de fumée accompagné d’une odeur pestilentielle apparaissait, et que Rusard venait secouer George dans tous les sens, Fred en profita pour ouvrir le tiroir et saisir le premier objet qui lui tomba sous la main, avant de le cacher sous sa cape et de revenir à sa place. Le concierge était retourné à son bureau, et était en train d’ajouter deux heures de retenue en plus à George.

    Ils purent sortir une demi-heure plus tard. Les heures de retenues étaient un moindre mal, après tout, ils avaient réussis à voler à Rusard un « objet dangereux ». Fred le sortit de sa robe de sorcier. C’était un vieux bout de parchemin vierge.

    — C’est quoi, ça ? fit George, intrigué.

    — Aucune idée. Il doit y avoir un moyen de l’activer, mais comment, je n’en sais rien.

    — Tiens, regarde, quelque chose est en train d’apparaître !

    Des tâches d’encre étaient en effet en train d’apparaître sur le parchemin jauni, formant des mots.

    Messieurs Lunard, Queudver, Patmol et Cornedrue

    Tirent leur chapeau à Fred et George Weasley

    Pour avoir dérober à Argus Rusard

    La Carte du Maraudeur.

    Pour percer les secrets des plus grands Maniganceurs de Mauvais Coups de Poudlard

    Veuillez murmurer « Je jure solennellement que mes intentions sont mauvaises ».

    N’oubliez pas, à la fin de son utilisation, de dire « Méfaits accomplis »

    Avant que Severus Rogue ne décide de vous enfermer dans un cachot pour possession de cet objet.

    — Trop cool, s’exclama Fred, des étoiles dans les yeux.

    George sorti sa baguette magique, tapota le parchemin et murmura la formule magique.

    Alors, ce qui semblait être une carte se dessina. Une carte de Poudlard et du parc. Des petits points bougeaient çà et là, à côté desquels on pouvait y lire un nom.

    — Wouah, on peut voir n’importe qui dans le château ! s’émerveillèrent les rouquins d’une même voix.

    — Regarde, Rogue tourne en rond dans le couloir de tout à l’heure. Tu crois qu’il est en train de nettoyer les restes de notre Bombabouse ? ricanna Fred.

    — Il attend peut-être qu’on revienne sur les lieux du crime.

    — Eh bien, il peut toujours attendre. Viens, il n’y a personne dans la salle de cours de McGonagall, allons cacher des Frisbee à dents de serpents dans les tiroirs de son bureau.

    « Méfaits accomplis ».


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