• Chapitre trente-quatre ▬ ❝ Le passé est passé. ❞

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    Une fois qu’ils furent suffisamment éloignés, Arina et Deidara s’arrêtèrent.

    A leur droite se trouvait toujours la forêt, à leur gauche il y avait une sorte de prairie.

    Le blond s’affala dos à un arbre, et descendit lentement vers le sol en faisant la grimace.

    — Pourquoi t’es là, hm ? fit-il d’un ton plutôt froid.

    Il était de mauvaise humeur. Vraiment de mauvaise humeur. Tout ce qui venait de se passer n’était qu’humiliation. Sasuke avait découvert son point faible, et avait su l’exploiter. Personne auparavant n’avait su le faire, pas même le Kazekage de Suna, Gaara. Qui plus est, il avait fallu qu’on vienne à son secours, à lui, le maître des explosions. Non, vraiment, c’était humiliant.

    Arina lui donna un coup de pied dans le tibia, et Deidara se pinça la lèvre inférieure.

    — Abruti ! Je viens de vous sauver la vie à tous les deux !

    — Je ne t’avais rien demandé !

    — Tu serais mort si je n’avais pas été là !

    — Et tu aurais pu mourir si tu avais été là ! Question de timing, hm !

    — La faute à qui ? marmonna la jeune fille.

    Deidara fronça les sourcils. Il ne comprenait pas pourquoi Arina se mêlait autant de sa vie, et ici de sa manière de mourir.

    — Tu es vraiment con. En plus tu allais tuer mon frère au passage.

    — Tu n’aimes pas ton frère.

    — Hmm… pas que je le déteste, mais bon. Il fait les mauvais choix selon moi, et ça ne me plait pas. En fait, c’est surtout pour une amie. Bref. On s’en fout du cake. Et puis ça m’arrange, il a une dette envers moi huhu. Bien que je doute qu’il me la rembourse…

    * * * *

    Michiyo posa sa main sur l’épaule nue de Sasuke, et les téléporta plus loin, loin des traces de combat. Toujours dans la forêt, mais plus loin. Le garçon repoussa rapidement sa main. Elle ne broncha pas.

    — Tu étais seul ? fit-elle.

    L’Uchiwa la regarda d’un air suspicieux, et la jeune fille soupira.

    — Hé Perruche, tu peux me faire confiance. Les personnes que j’aime et mon village comptent plus que tout pour moi, de fait, je ne pourrai pas te poignarder dans le dos. OK tu as essayé de tuer mon frère… mais bon, disons que le passé est passé. Bon. Que vas-tu faire ? Retrouver Itachi ?

    — Oui.

    — …OK. Toujours aussi peu bavard à ce que je vois.

    Michiyo leva les yeux vers les feuilles vertes des arbres, qui formaient un toit au-dessus d’eux. « Depuis combien de temps ne me suis-je pas retrouvée seule avec la Perruche ? Une éternité, sans doute… »

    Enfants, ils s’entendaient comme larrons en foire. Ils faisaient toutes les bêtises possibles, et parfois ils jouaient même des tours à Naruto, quand celui-ci était trop déprimé au goût de Michiyo. Quand Sasuke s’entraînait pour impressionner son père, c’était elle qui était là pour l’encourager. Elle s’entraînait même avec lui, ils avaient appris à maîtriser le Katon ensemble.

    Mais Itachi avait tout gâché. Parce qu’il voulait « voir de quoi il était vraiment capable ». La jeune fille se mordit la lèvre jusqu’au sang, de rage.

    — SASUKEEEE ! hurla soudain une voix, sortant Michiyo de ses pensées.

    La bouche de la jeune Uzumaki ne put s’empêcher de s’étirer en une grimace. C’était exactement la même intonation qu’avaient Ino et Sakura, plus jeune. Cette intonation niaise, que la jeune Uzumaki ne supportait pas.

    Sasuke eut, lui, un petit sourire en coin en voyant la tête de Michiyo, mais cela ne se vit pas. Il tourna la tête en direction de la voix, et regarda s’approcher une jeune femme aux cheveux roux, limite rouges. Deux autres personnes suivaient, d’un pas plus calme.

    Quelques secondes plus tard, ils arrivèrent en face de Michiyo et Sasuke.

    La rousse portait des lunettes. Elle s’agrippa au bras de Sasuke et le serra contre elle. La grimace de Michiyo s’agrandit de plus en plus. « Beurk. »

    Sasuke la laissa faire approximativement deux secondes, puis reprit brusquement son bras, ce dont la femme ne sembla pas s’offusquer. De l’index, elle remonta ses lunettes sur son nez, et abandonna sa voix mielleuse.

    — Où étais-tu ? On a entendu des explosions, et pendant une fraction de seconde ton chakra a disparu. D’ailleurs… c’est qui, elle ? fit-elle avec un mouvement dédaigneux de la tête vers Michiyo.

    La jeune Uzumaki s’apprêta à répondre quelque chose de cinglant, mais Sasuke la devança :

    — Elle m’a aidé à m’en sortir, Karin.

    — Elle est de Konoha.

    — Peu m’importe, fit-il en haussant les épaules.

    — En parlant de Konoha, coupa l’un des deux garçons qui étaient venus avec Karin. Ils sont à tes trousses, Sasuke.

    Michiyo tourna les yeux vers lui. Il avait des cheveux blancs et des iris d’une couleur violette. Il avait aussi une petite dent pointue qui dépassait de sa lèvre supérieure.

    Sasuke haussa encore une fois les épaules.

    — Comme depuis trois ans.

    — Non mais je veux dire… ils sont à tes trousses, et ils sont dans les parages.

    — Combien ?

    — Neuf, je crois.

    — Ok. Ce n’est pas un problème. Je vais aller soigner mes blessures, après on ira trouver Itachi.

    Michiyo se retint de lui donner un coup de pied dans le tibia. « Avant de trouver ton frère, il faut que tu te reposes plus d’une journée, sombre crétin. »

    Sasuke se tourna vers elle et, aussi incroyable que ce fut, il la remercia.

    Puis la congédia.

    * * * *

    Arina leva la tête vers la forêt, d’où venait de sortir un bruit. Deidara se remit debout, non pas sans grimacer, et se tourna aussi vers les bois.

    En sortit alors une silhouette familière, autant pour l’un que pour l’autre.

    — Itachi, siffla Deidara entre ses dents.

    L’Uchiwa sortit de la forêt, et se planta devant les deux autres. Il tourna les yeux vers Deidara, puis haussa un sourcil.

    — Deidara, je pensais que tu devais soit trouver Kakashi et les autres, soit trouver mon frère. Et je te trouve avec ma sœur. Qu’est-ce que tu fiches ici ? Et qu’as-tu fait de Tobi ?

    Deidara serra les dents. Puis il se força à ouvrir la bouche, pour parler.

    — Tobi ? Je l’ai mangé, pourquoi ?... Je lui ai dit de s’enfuir. Et sache que si ta sœur n’était pas intervenue, j’en aurais certainement fini avec ton frère, maintenant.

    Itachi tourna les yeux vers Arina. Il la regarda avec une expression étrange, qu’elle ne sût déchiffrer. Dans ses yeux rouges, toujours aux couleurs du Sharingan qui est constamment activé, et ce pour la première fois depuis une éternité, elle crut lire un sentiment. Un sentiment qui ne semblait même pas négatif. Mais elle se dit qu’elle avait rêvé, car cela ne dura que quelques secondes.

    — Qu’est-ce que tu viens faire ici, Itachi ? marmonna-t-elle.

    — A la base, je venais juste te parler à toi, mais bon. Il ne comprendra pas.

    — J’ai toujours aimé discuter avec toi Itachi, sincèrement, marmonna Deidara.

     Arina attendit qu’Itachi lui dise ce qu’il avait à dire. Une sorte de boule au ventre.

    — Je ne peux pas rester longtemps, j’ai encore d’autres messages à faire passer à d’autres personnes. Je voulais juste te dire ceci. C’est l’heure. Il est temps.

    Le corps d’Itachi se transforma alors en une multitude de corbeaux.

    Arina battit des paupières. Elle n’était pas sûre de la signification du message de son frère.

    Elle leva les yeux vers le ciel. Son mauvais pressentiment ne s’était qu’accentué.

    * * * *

    La jeune fille aux cheveux noirs posa son regard sur le corbeau qui venait de se poser sur une branche, au niveau de ses yeux. L’oiseau la regarda pendant plusieurs minutes, de ses yeux noirs.

    Il cligna des yeux, resta encore quelques secondes, et s’envola.

    Sachiyo resta perplexe devant la branche qu’avait désertée l’oiseau.

    Jusqu’ici, elle n’avait encore jamais vu un corbeau pleurer.


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